Les taux de malnutrition au Soudan du Sud sont de plus en plus alarmants, déclare l'organisation humanitaire internationale CARE. Plus de 3,8 millions de personnes ne pouvaient pas subvenir à leurs besoins alimentaires en avril 2015 (soit près d'un tiers de la population). Ils devraient être 4,6 millions d'ici juillet, selon les derniers résultats du Cadre intégré de classification (IPC)*. CARE dénonce le manque de fonds internationaux.
L'augmentation de la malnutrition et de l'insécurité alimentaire au Soudan du Sud survient après 17 mois de conflit et alors que les cours mondiaux du pétrole reculent. Les prix de certaines denrées alimentaires ont augmenté jusqu'à 69 % dans certaines parties du pays.
« Les taux de malnutrition augmentent pour de nombreuses raisons, toutes liées au conflit. Les communautés n'ont plus les moyens de cultiver leurs champs et les marchés locaux ont cessé de fonctionner. Ces populations sont également coupées de l'aide extérieure en raison des violences et d'inondations saisonnières », explique Joël Makii, expert en nutrition pour l'ONG CARE au Soudan du Sud.
Un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë, avec une forte prévalence de retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans, selon de récentes données collectées dans le comté de Mayom, dans l'Etat d'Unité.
L'Etat d'Unité est l'un des plus affectés par le conflit, avec des dizaines de milliers de personnes déplacées depuis le début du conflit en décembre 2013. Un taux de malnutrition aiguë globale de 30 % a été enregistré ce mois-ci par les équipes de CARE dans le comté de Mayom, soit le double du seuil d'urgence fixé par l'OMS à 15 %. Dans les comtés d'Abiemnom et Pariang, les taux de malnutrition aiguë globale sont respectivement de 26 % et 23,4 %.
« L'aide apportée par les organisations humanitaires au Soudan du Sud est plus indispensable que jamais, pourtant le soutien des donateurs internationaux restant très en deçà des besoins. De nombreuses organisations humanitaires doivent faire plus avec moins », déplore Aimee Ansari, directrice de CARE au Soudan du Sud.
« CARE redouble d'efforts et travaille avec d'autres organismes pour distribuer de la nourriture pendant la prochaine saison des pluies. Nous allons mettre en place un nouveau projet alimentaire pour les enfants de moins de trois ans, en complément des programmes de nutrition menés dans les cliniques que nous gérons. Pour cela et du fait du manque de fonds internationaux, CARE a dû fermer d'autres programmes de santé et d'assainissement », poursuit Aimee Ansari.
*Outil permettant d'évaluer le niveau de la crise alimentaire au Soudan du Sud.
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NOTE AUX REDACTIONS :
CARE travaille au Soudan du Sud depuis 1993. Depuis le début des violences en décembre 2013, CARE a aidé plus de 300 000 personnes dans les trois Etats les plus affectés du pays : Jonglei, Unité et Nil Supérieur. CARE offre une assistance en matière de santé et de nutrition. CARE mène également des programmes de consolidation de la paix et de lutte contre les violences basées sur le genre.
Fondé en 1945, CARE est l'un des plus grands réseaux d'aide humanitaire au monde, apolitique et non confessionnel. CARE s'attaque aux causes profondes de l'extrême pauvreté et aux conséquences du changement climatique, dans des situations d'urgence ou de développement à long terme. En 2014, le réseau CARE était présent dans 90 pays. CARE met les femmes et les filles au cœur de ses programmes.