Alors qu’une cessation des hostilités vient d’être annoncée et que les dirigeants internationaux se sont engagés à permettre l’apport d’une aide humanitaire à des millions de Syriens, 78 agences humanitaires, dont l’ONG CARE, alertent sur le fait que ce mois de février a été l’un des plus difficiles pour les civils syriens et les humanitaires.
De nombreuses attaques ont affecté les civils et les acteurs humanitaires durant ces dernières semaines. Depuis le 1er février, 5 écoles et 9 hôpitaux ont été bombardés, endommagés ou détruits, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et l’apport d’une aide humanitaire s’est encore compliqué.
Dans le gouvernorat d’Alep, 73 762 personnes ont été déplacées depuis le 1er février. Elles ont fui l’intensification des violences et la crainte que la ville d’Alep soit assiégée. Plusieurs milliers d’entre elles sont toujours coincées à la frontière turque, d’autres ont fui dans les zones contrôlées par Daesh.
Depuis le 17 février, l’intensification des bombardements dans des zones densément peuplées autour de la ville de Deraa a aggravé la situation au sud du pays. 43 000 personnes avaient déjà été déplacées entre novembre 2015 et février 2016. 27 100 personnes sont actuellement coincées à la frontière jordanienne.
« Toutes les parties sur le terrain doivent assumer leurs responsabilités. Et le Groupe international de soutien à la Syrie doit assurer la protection des civils partout en Syrie. L’accès aux zones assiégées est un pas en avant important mais les acteurs humanitaires doivent pouvoir accéder à toutes les populations partout en Syrie et à tout moment. Nous devons pouvoir apporter une aide vitale et des services essentiels à tous les Syriens », explique le Dr Mazen Kewara, directeur du bureau de la fondation Syrian American Medical Society en Turquie.
Les agences humanitaires demandent au Groupe international de soutien à la Syrie de se mettre d’accord sur des mesures concrètes garantissant la sécurité physique des travailleurs humanitaires, un passage sûr de l’aide aux checkpoints et lignes de front, et des permis pérennes pour les convois humanitaires au lieu de permis ponctuels.
La réaction de CARE France
« Les annonces de la semaine dernière quant à une cessation des hostilités et une trêve humanitaire n’ont pas été respectées. Les combats ont continué en Syrie et la situation en Syrie empire chaque jour, nous restons prudents quant à cette nouvelle annonce. Il est pourtant essentiel et urgent de protéger les civils des conséquences de cette guerre. Le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) comprend des Etats qui ont un réel pouvoir. Ils ont la responsabilité de protéger les civils du carnage qui a lieu actuellement en Syrie », explique Philippe Lévêque, directeur de l’ONG CARE France.
Contact medias
Les équipes de l’ONG CARE à Paris et sur le terrain (francophones et anglophones) sont disponibles pour toute demande d’interview.
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