Ce dimanche 15 mars marquait l’entrée de la Syrie dans sa 10ème année de conflit. Les bombardements incessants de ces derniers mois sur la province d’Idlib sont le symbole de ces années d’horreur. Près d’un million de personnes, dont 60% d'enfants, ont été contraintes de fuir. A bout d'espoir, elles vivent désormais dans des conditions cauchemardesques. Il est grand temps que ce conflit, qui semble ne jamais prendre fin, s’arrête, exhorte l’ONG CARE.
Idlib ou la plus grande histoire d’horreur du XXIème siècle
« Nous avons tout perdu en fuyant les bombardements. Nous vivons actuellement dans un refuge. Je n’ai plus d’argent et ma plus grande crainte et ne pas pouvoir nourrir ma famille. J’ai 4 enfants, une de mes filles souffre d'un problème cérébral, malheureusement je n’ai pas de quoi la faire soigner. »
La terrible histoire que raconte Hassan fait malheureusement écho à celle de millions d’autres Syriens. Ces derniers mois, la région d’Idlib a connu une recrudescence des violences sans précédents ; « la plus grande histoire d’horreur humanitaire du XXIème siècle » selon l’ONU.
Après presque une décennie, les Syriens pensaient avoir tout vu de la guerre, et pourtant, les frontières de l’horreur ont encore été franchies. En quelques mois, un million de personnes ont été contraintes de fuir avec leurs familles sous les bombardements incessants, en abandonnant tout derrière elles. Ces familles s'entassent aujourd'hui dans des camps de fortune, le long des routes, beaucoup dorment dehors malgré le froid. La situation est catastrophique.
Les travailleurs humanitaires sont épuisés
Les besoins humanitaires dans le nord-ouest de la Syrie sont énormes. Les travailleurs humanitaires sont dépassés, épuisés, notamment les humanitaires Syriens qui sont en première ligne et mettent chaque jour leurs vies en danger pour venir en aide à ceux qui en ont désespérément besoin.
Après presque 10 ans de conflit, de bombardements, de déplacements forcés, les chiffres donnent le tournis :
- Plus de 5,6 millions de Syriens ont été contraints de fuir le pays
- 6,1 millions de Syriens sont des déplacés internes, c’est-à-dire qu’ils ont dû d’abandonner leur maison, leur ville, parfois à plusieurs reprises
- 500 000 enfants souffrent de malnutrition dans le pays
- 48% des centres de santé sont détruits
« Le cessez-le-feu du 6 mars est l'occasion de mettre un terme définitif aux violences dans le Nord-Ouest de la Syrie. Il faut que le conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires. L'avenir des Syriens est en jeu », exhorte Nirvana Shawky, responsable de CARE au Moyen-Orient.
L'action de CARE en Syrie
Dans le nord-ouest du pays, CARE et ses partenaires, des associations syriennes, sont mobilisés pour répondre aux besoins humanitaires des populations déplacées à travers une aide d’urgence : eau potable, nourriture, articles d’hygiène, produits pour bébés, matelas, couvertures et des vêtements pour enfants. CARE apporte également son soutien à un réseau d'ambulances et appuie les efforts d'évacuation des centres urbains ciblés par les frappes aériennes.
L’ONG CARE est présente en Syrie depuis 2014. Rien que l'année passée, nous avons aidé plus d'un million de personnes en Syrie.
Contact média
Des porte-paroles de CARE dans la région sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org