Le nord-ouest de la Syrie est actuellement le théâtre d’une escalade de la violence, y compris dans les zones démilitarisées. La situation est catastrophique : les habitants d’Idlib craignent pour leur vie. Plus de 150 000 personnes ont dû fuir en l’espace d’une semaine et cherchent aujourd’hui un refuge. Les partenaires de CARE sur place alertent sur la situation.
Une recrudescence spectaculaire des violences
La recrudescence des hostilités dans le nord-ouest de la Syrie a fait plus de 300 victimes civiles ces trois derniers mois, dont 60 rien qu’en avril. Des centaines d’autres ont été blessés, selon les Nations unies. Depuis le mois d’avril, ces attaques ont touché au moins sept établissements de santé et neuf écoles.
« La situation sur le terrain est chaotique, nous faisons face à une augmentation spectaculaire des violences : frappes aériennes, tirs d’artilleries, bombes-barils… Même des villages situés dans la zone tampon (démilitarisée) ont été la cible de bombardements. Cela a provoqué des déplacements massifs : des milliers de familles sont sur les routes, essayant de fuir la zone ciblée », déclare Aleksandar Milutinovic, directeur de CARE pour la Syrie.
« Comme moi, des milliers de personnes ont été forcées de quitter leur maison. »
En effet, suite aux attaques croissantes dans la région, plus de 150 000 personnes ont fui vers la frontière turque. 300 000 personnes vivent toujours dans la zone tampon où se déroulent les hostilités.
« D’un coup, nous avons entendu de terribles bombardements. Nous ne savions pas ce qui se passait, nous avons fui immédiatement pour sauver nos vies et celle de nos enfants avec pour seul bagage les vêtements que nous avions sur le dos. Comme moi, des milliers de personnes ont été forcées de quitter leur maison. Nous n’avons nulle part où aller. Où allons-nous vivre ? Notre vie est misérable », témoigne Salim, un Syrien qui est maintenant déplacé dans le nord d'Idlib.
Idlib abrite quatre millions de personnes. Pour beaucoup, fuir la guerre est devenu leur quotidien. Elles vivent dans des camps depuis des années. Si cette escalade de violence dans le nord-ouest du pays continue, ce seront ces personnes, les plus vulnérables, qui paieront le plus lourd tribut, car elles n’ont nulle part où aller.
« Les plus "chanceux" dorment dans leurs voitures avec leurs affaires. Mais la plupart dorment dehors, dans des parcs ou des champs », explique Rana qui travaille pour une association partenaire de CARE à Idlib.
L'action de CARE
- En Syrie, CARE travaille en étroite collaboration avec ses partenaires locaux afin de soutenir la population à travers des distributions d’urgences : abris, produits d’hygiènes et de première nécessité mais aussi aide financière aux familles déplacées pour les aider à couvrir leurs besoins essentiels. Nous fournissons également des services de premiers secours psychologiques et de protection par le biais de nos cliniques mobiles. À mesure que la situation s'aggrave et que le nombre de personnes déplacées augmente, CARE et ses partenaires locaux mobilisent des ressources supplémentaires pour répondre aux besoins des plus vulnérables.
- Depuis le début du conflit en Syrie, CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 4,7 millions de personnes en Syrie et dans les pays accueillant les réfugiés syriens. En Jordanie, au Liban, en Egypte et en Turquie, CARE travaille auprès des réfugiés et des communautés d’accueil.