Des milliers de Syriens décident de fuir vers l'Europe afin de pouvoir offrir une vie meilleure à leur famille. Souvent les hommes partent en premier laissant à leur femme la responsabilité de subvenir aux besoins de leur famille. Découvrez les témoignages de ces femmes qui vivent dans des conditions extrêmement précaires.
Maysa’a, 34 ans, vit à Amman depuis deux ans.
« Mon mari Maray est parti pour l’Allemagne en août dernier. Il travaillait illégalement en Jordanie et s’était fait arrêté trois fois par la police. Quand ils lui ont dit qu’il devait aller dans un camp de réfugiés ou retourner en Syrie, nos voisins nous ont appris que d’autres réfugiés partaient pour l’Europe. Ca semblait être la meilleure option. On nous a dit que la vie est meilleure en Allemagne, et nous voulons pouvoir offrir une éducation à nos enfants. Ils étaient premiers de leur classe en Syrie.
Après un mois, mon mari est arrivé dans un camp de réfugiés en Allemagne. Il m’a dit à quel point le voyage avait été difficile. Il souffrait déjà d’une hernie discale et maintenant il a des problèmes aux jambes à cause du froid et d’avoir tant marché.
Ma plus jeune fille, Gazal, a un an. Quand elle parle avec son père au téléphone, elle pleure. Maray pleure aussi. Ses enfants lui manquent. J’espère que nous pourrons le rejoindre légalement d’ici un an. Mais je ne sais pas comment je vais m’en sortir toute seule d’ici là.
Je me suis endettée pour nourrir ma famille et payer notre loyer. J’ai aussi vendu nos chauffages mais maintenant il fait très froid et je m’inquiète pour mes enfants. Je suis très inquiète et je pleure souvent. Cela angoisse mes enfants. »
Hanan, 33 ans (à droite) vit avec sa belle-mère (Dunya, 70 ans), sa belle-sœur (à gauche. Khawla, 30 ans) et 5 enfants dans la ville de Mafraq, nord-est de la Jordanie.
« Quand la guerre a commencé, des hommes armés venaient régulièrement fouiller nos maisons. Et il y avait tellement de bombardements, que nous avons décidé de fuir. Même maintenant mes enfants se font pipi dessus à cause du traumatisme.
En Syrie, mon mari et moi étions professeurs. Aujourd’hui, il est parti pour l’Europe. Mon mari veut pouvoir offrir une vie et une éducation à nos enfants. Il me manque tellement, c’est la première fois que nous sommes séparés si longtemps en 11 ans de mariage. J’espère que nous pourrons le rejoindre dans un an grâce à des procédures officielles… Sinon, nous devrons faire le voyage par nous-mêmes, même si c’est très dangereux. Ça me fait très peur. Mais je sais que je ne peux pas faire vivre ma famille en Jordanie sans lui. Après un certain temps, plus personne ne me fera crédit. Nous ne pourrons pas survivre. »
L'action de CARE
CARE a déjà fourni une aide humanitaire à plus d'1 million de personnes : populations déplacées en Syrie, réfugiés syriens ou communautés hôtes des pays voisins comme la Jordanie ou le Liban.
Pour soutenir les femmes réfugiées syriennes et leur famille, nos équipes :
- distribuent de la nourriture et des biens de première nécessité (vêtements, ustensiles de cuisine, matelas),
- améliorent l'accès à l'eau et à l'assainissement,
- apportent un soutien financier (pour l'achat de nourriture, le paiement des loyers ou l'accès à des soins de santé),
- apportent un soutien psychosocial,
- informent les réfugiés sur leurs droits.