Déplacés de force, ils ont dû repartir de zéro
"Quand nous sommes arrivés en Turquie, nous n'avions rien. Nous avons construit nos rêves petit à petit."
Leen, réfugiée syrienne soutenue par CARE
Leen et Hussein ont toujours vécu en Syrie. La famille de Leen y avait déjà le statut de réfugiés, car ses grand-parents se sont déplacés de Palestine pour s’y reconstruire. Mais lorsque Leen avait 12 ans, sa famille a de nouveau dû fuir en raison de la guerre qui s’est déclarée en Syrie. C’est aussi la guerre qui a forcé Hussein à fuir. Après plusieurs déplacements au sein de la Syrie, il a également fini par arriver en Turquie.
Le contexte pour mieux comprendre
- La Syrie est en guerre civile depuis 12 ans. Ces douze années de guerre ont eu des conséquences d’une ampleur inimaginable sur les populations, notamment des déplacements à grande échelle. 6,6 millions de personnes ont été forcées de fuir le pays depuis 2011 (2). La majorité d’entre elles se sont réfugiées dans les pays voisins : Turquie, Jordanie et Liban.
- En plus d’avoir la plus grande population de réfugiés au monde, la Syrie a aussi le plus grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (6,7 millions) (2). Dans le nord-ouest de la Syrie, la majorité des personnes vivant dans les camps de fortune accueillant les déplacés sont des femmes et des enfants. Ces familles ont besoin d’une aide vitale.
Hussein et Leen ont fui pour survivre, mais la vie dans leur pays d’accueil n’est pas de tout repos. Leen était une enfant lorsqu’elle est arrivée en Turquie. Elle témoigne : « C’était très difficile pour moi de retourner à l’école et de recommencer de zéro. Je me suis mêlée au peuple turc et j’ai souvent dû faire face au racisme car la société me considérait comme une étrangère. Ce sont des difficultés avec lesquelles je vis et auxquelles je suis toujours confrontée » .
Hussein était, lui, un étudiant. Il a dû tout arrêter en se déplaçant dans un autre pays : « En tant que réfugié, vous vous sentez seul en permanence. Vos études et votre ambition s’arrêtent parce que vous êtes un réfugié » .
Découvrez le témoignage de ces personnes déplacées dans leur propre pays.
Survivre à la guerre... puis aux tremblements de terre
Pour de nombreux réfugiés syriens, les séismes de février 2023 ont rappelé des souvenirs de la guerre en Syrie et les ont forcé à revivre certains des jours les plus traumatisants de leur vie. Ils ont une fois de plus dû tout quitter en n’emportant que le strict minimum. C’est le cas de Hussein : « j’ai quitté ma maison avec seulement les vêtements que je portais. La différence cette fois-ci, c’est que nous avons dû fuir à cause du tremblement de terre au lieu de la guerre. Nous étions à nouveau sans abri et devions dormir dans la rue. Je suis resté dans la rue pendant 4 jours jusqu’à ce que je trouve un nouvel abri. J’ai alors pu prendre une douche, manger et réaliser ce qui m’était arrivé. J’ai loué une nouvelle maison et je suis reparti de zéro. »
En Syrie, en parallèle de ses études, Hussein travaillait dans les médias. Il faisait un métier qu’il aimait. Aujourd’hui, il accepte tout travail qu’on veut bien lui donner. « J’ai travaillé dans des usines, dans des ateliers de couture et j’ai même travaillé comme ouvrier du bâtiment. Lorsque vous êtes un réfugié, votre préoccupation devient de gagner votre vie et d’avoir un toit au-dessus de votre tête. Vous n’avez pas la possibilité de travailler dans votre domaine, mais plutôt dans n’importe quel emploi qui peut vous assurer un revenu » .
Comprendre comment 2023 bat tous les records de déplacements forcés dans le monde
L’ONG CARE soutient les personnes déplacées
Depuis 2021, Hussein et Leen suivent des ateliers et des formations de l’ONG CARE sur le soutien psychologique, la violence sexiste, ainsi que sur la planification familiale. Ils peuvent ainsi, à son tour, former et soutenir leur communauté !
"Grâce à ces formations, je me sens armée pour lutter contre l’ignorance."
Leen, réfugiée syrienne soutenue par CARE
L’ONG CARE et ses partenaires, des associations syriennes, apportent une aide humanitaire vitale dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2013 et dans le nord-est en 2017. En 2022, CARE a aidé plus de 1,8 million de personnes en Syrie et plus de 700 000 personnes en Turquie.
Cette aide est essentielle à la survie de millions de familles déplacées et des communautés d’accueil : accès à l’eau, assainissement et services d’hygiène visant à prévenir l’apparition de maladies comme le choléra ; services de santé ; abris ; protection et soutien contre les violences sexistes ; développement de l’agriculture permettant d’offrir aux personnes l’accès à des moyens de subsistance.
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