Djada et sa famille vivent dans la région du Wadi Fira au Tchad. Cette région sahélienne, affectée par les changements climatiques, connaît une crise alimentaire chronique. Depuis deux ans, Djada bénéficie du soutien de CARE. Inquiète par le manque de récoltes agricoles, Djada dispose désormais des ressources financières et du savoir technique pour pouvoir nourrir ses trois jeunes enfants.
Une crise alimentaire chronique au Sahel
« Mon mari et moi travaillons dans les champs. Mais l’année dernière, nous avons souffert d’une sécheresse précoce et d’attaques d’insectes. Les récoltes étaient quasiment nulles », raconte Djada, 30 ans.
Depuis plus d’une dizaine d’années, la région du Wadi Fira est affectée par une crise alimentaire chronique. 18% de la population souffrent de malnutrition, dépassant le seuil d'urgence des 15% défini par l'OMS.
Pour soutenir les populations les plus vulnérables, CARE apporte un soutien financier de 20 000 FCFA (environ 30€ soit l’équivalent de 35kg de mil et 40kg de sorgho, les céréales constituant l’alimentation de base dans la bande sahélienne du Tchad) à 9 980 familles.
Djada est bénéficiaire de ce projet depuis deux ans. La première année, l’aide financière apportée par nos équipes lui a permis de répondre à ses besoins les plus urgents, comme l’achat de nourriture. Cette année, Djada a pu investir sur le long terme. Elle a acheté deux petites chèvres, ce qui va lui permettre de renforcer ses capacités de résilience face aux crises alimentaires chroniques. Notre objectif est d'aider Djada à mieux résister et absorber les effets des chocs alimentaires, économiques ou climatiques.
« J’ai trois jeunes enfants de 7, 5 et 2 ans à qui je peux maintenant donner du lait de chèvre. Ainsi, je peux utiliser différemment l’argent que je dépensais pour du lait en poudre. Mes aînés vont désormais à l’école car j’ai de quoi payer leurs frais de scolarité », explique Djada.
« Cet argent m’a permis aussi de faire mes propres choix concernant les dépenses de notre famille. Mon mari me soutient. Et je suis soulagée car je sais que, si l’un de mes enfants tombe malade, j’ai les moyens de l’emmener en ville pour le faire soigner. »
Des formations culinaires pour prévenir la malnutrition des enfants
Djada a également suivi une formation culinaire menée par CARE afin de renforcer l’état de santé de ses enfants de moins de 5 ans face aux risques de malnutrition. Causée par une quantité insuffisante d'aliments et l'absence de nutriments essentiels, la malnutrition entraîne de graves retards de développement physique et mental et affaiblit le système immunitaire des enfants.
« J’ai appris à cuisiner une bouillie enrichie que je prépare avec des produits locaux. J’ai montré cette recette aux autres femmes de mon village afin que tout le monde puisse en profiter. Cela va nous aider à éviter que nos enfants souffrent de malnutrition », explique Djada.
Un témoignage recueilli par Sophie de Saint-Pern, membre de l’équipe « urgences » de CARE France.
Depuis 2012, CARE a aidé des dizaines de milliers de personnes dans la région Est du Tchad.
« Aujourd’hui, le moindre choc climatique ou économique fait basculer les populations dans la malnutrition. Les familles vendent leur bétail, leurs biens ou leurs semences pour pouvoir acheter de quoi manger. Il leur faut deux ou trois ans pour s’en remettre, si aucune autre crise n'intervient entre temps », explique Achta de notre bureau au Tchad.
Au-delà d'une aide de première urgence, notre objectif est donc de renforcer les capacités de résilience des populations. Beaucoup de familles participent aujourd’hui à des initiatives de développement local mises en œuvre par CARE : élevage de petits ruminants et formation de vétérinaires.
Les besoins restent très importants. Hier, le Programme alimentaire mondial a lancé l'alerte : deux millions de personnes de la bande sahélienne au Tchad, soit la moitié de la population de ces régions, se trouvent en état d'insécurité alimentaire.
« Pour les familles vulnérables qui vivent dans la bande sahélienne la saison de soudure va cette année être très difficile », a déclaré la directrice du PAM dans le pays, Mary-Ellen MCGroarty.
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