Madagascar est l’un des pays les plus pauvres et les plus touchés par le changement climatique au monde. Nantenaina raconte à CARE comment le changement climatique affecte la sécurité alimentaire et sanitaire de sa famille.
Une famille de producteurs agricoles
« J’habite dans le village de Namohana, dans la commune rurale d’Ampohibe, au Nord-Est de Madagascar.
Je vis avec mes parents et mes deux frères et sœurs dans une maison traditionnelle en bois provenant de l’arbre du voyageur. Les murs sont faits de tiges, le toit de feuilles et le plancher est en écorce.
Mes parents sont agriculteurs. Ils produisent du riz, des girofles et de la vanille.
Des terres asséchées…
Nos terres sont fertiles mais, lors de la saison chaude, la plupart de nos plantes sont asséchées par la chaleur.
Je me suis rendue compte du changement de notre environnement en 2008. La production de mes parents, et donc la nourriture disponible, a commencé à diminuer. Mes parents ont utilisé plus de semences en espérant avoir plus de rendements.
Et des cyclones dévastateurs
Ce qui me fait le plus peur, ce sont les cyclones. Ils ravagent tout.
Lors du passage du dernier cyclone, notre maison a été détruite. Il nous a fallu une semaine pour la reconstruire car il n’y avait pas de bois. Les inondations ont tué 18 zébus et ont ravagé les cultures. Des maladies, telles que la diarrhée et le paludisme, se sont répandues.
Lorsque nous sommes frappés par un cyclone, nous manquons de tout : de nourriture, d’eau potable mais aussi d’abris car la plupart des maisons sont détruites par les inondations ou les vents.
Nantenaina se mobilise
Dans mon village, je suis membre d’un club, mis en place par CARE, qui vise à sensibiliser les habitants et réduire les impacts des catastrophes naturelles.
Avec mes amies, je me mobilise activement pour le reboisement de l’île. Cela permettra de protéger nos terres. Nous avons tous l’espoir qu’un jour notre environnement sera protégé face aux catastrophes naturelles. »
L'action de CARE à Madagascar
A Madagascar, le nombre de cyclones de catégorie 4 à 5 était de 18 entre 1975 à 1989. Il est passé à 50 entre 1990 et 2004. La trajectoire des cyclones a été modifiée par les effets du changement climatique : désormais ils ne touchent plus seulement le Nord de l’île, mais aussi l’Est.
Le pays est également touché par l’élévation du niveau de la mer ainsi que la variabilité des saisons et des précipitations. Ces évènements menacent la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau et les systèmes de santé publique.
CARE sensibilise les populations, notamment les écoliers, aux impacts du changement climatique. Nous formons également les populations à des pratiques agricoles adaptées aux aléas climatiques.
Nos équipes renforcent les capacités techniques des comités villageois de gestion des risques de catastrophes. Nous les aidons à mettre en place des systèmes d’alerte et d’information et à mener des travaux d’aménagement et de protection (habitats améliorés, digues, murs de soutènement, abris anticycloniques). Afin de réduire les risques de crise alimentaire post-catastrophe, CARE promeut également la construction de greniers communautaires.