Les industries fossiles, grandes responsables du changement climatique
Les activités des entreprises des énergies fossiles ont des conséquences visibles : destruction de l’environnement, déplacements forcés de populations, pertes de vies humaines. Elles aussi sont à l’origine de plus de 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique (1).
Mais alors que les individus sont de plus en plus nombreux à prendre conscience de l’urgence climatique et à changer leurs comportements pour minimiser leur impact (2), ce n’est pas le cas de ces grands groupes du secteur fossile. Ils vont même dans le sens inverse ! Les neuf principales entreprises européennes et américaines du pétrole et du gaz ont des nouveaux projets dans les cartons, y compris dans des activités à risque ou très polluantes (forages en eaux profondes, sables bitumineux, etc.), selon l’ONG Reclaim Finance (3). Pourtant, le GIEC est très clair : pour rester en dessous de 1,5°C de réchauffement climatique, il est nécessaire que dans les 2 prochaines années, les gouvernements se désengagent des projets fossiles existants et annulent les projets prévus, en redirigeant les nouveaux investissements vers les énergies à bas carbone dont les renouvelables, les mesures d’efficacité énergétique et l’électrification à grande échelle.
Alors que les individus sont de plus en plus nombreux à prendre conscience de l’urgence climatique et à changer leurs comportements pour minimiser leur impact, ce n’est pas le cas de ces grands groupes du secteur fossile.
Super-pollueurs et superprofits : la double peine sociale et climatique
Détruire la planète est une activité lucrative : plus de 300 milliards de dollars. C’est le chiffre des superprofits de six grands groupes pétroliers pour l’année 2022 (TotalEnergies, ExxonMobil, Chevron, BP, Shell et Aramco) (4). Il est honteux que détruire la planète soit une activité si lucrative ! Ces entreprises ignorent les pires conséquences du réchauffement climatique. Car si ce sont les pays du Nord, où sont installés les sièges de ces entreprises, qui polluent le plus, ce sont bien les populations du Sud qui paient le prix fort.
Augmentation des catastrophes climatiques (cyclones, canicules, inondations, sécheresses…), baisse des productions agricoles… Voici les conséquences déjà bien réelles du changement climatique. Par exemple, en Afrique de l’Est, près de 40 millions de personnes souffrent actuellement de la faim aggravée par le changement climatique (5). En plus d’être moteurs du changement climatique, les industries fossiles contribuent à creuser les inégalités dans le monde.
L’impunité des industries fossiles doit cesser !
Le principe du « pollueur-payeur » est la pratique selon laquelle ceux qui polluent le plus doivent supporter les coûts des mesures à mettre en place pour éviter toute atteinte à la santé humaine ou à l’environnement. Par exemple, une usine qui produit ou utilise une substance potentiellement toxique est généralement tenue responsable de son élimination en toute sécurité. Le principe du pollueur-payeur est reconnue dans le monde entier : dans la déclaration de Rio adoptée par l’ONU en 1992, par un traité et une directive de l’Union européenne en 2004 et par la Charte pour l’environnement incorporée à la Constitution française en 2005.
Le principe du pollueur-payeur est reconnue dans le monde entier depuis 1992.
Et il n’y a pas de raisons que les émissions de gaz à effet de serre soient considérées différemment, que les entreprises des énergies fossiles soient exemptées de leurs responsabilités. Surtout qu’ils ont les moyens d’agir aux vues de leur superprofits.
C’est pourquoi, nous interpellons Emmanuel Macron et les chefs d’État et de gouvernement qui participeront au Sommet pour un Nouveau pacte financier mondial en juin à Paris. L’objectif de ce Sommet est notamment de trouver des moyens innovants de financer la réponse à l’urgence climatique dans les pays les plus durement touchés. L’idée d’une taxe sur les superprofits des entreprises du pétrole, du gaz et du charbon a été évoquée plusieurs fois ces derniers mois, notamment lors de la COP27 en Égypte. Et elle est soutenue par le Secrétaire général des Nations unies.
Le sommet de juin est le moment ou jamais d’annoncer une taxe mondiale sur les superprofits des entreprises fossiles ! Car ces entreprises sont largement responsables du changement climatique. Fournir une aide financière aux pays du Sud n’est pas une question de charité mais de justice climatique.
Avec CARE, interpellez le Président Emmanuel Macron pour demander une taxation des super-pollueurs !
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