Le monde tel qu’il le connait s’est effondré en un instant
"Nous avons travaillé pendant plus de 30 ans pour acheter une maison. Mais maintenant, nous n'avons plus rien."
Atanur
La semaine suivant les tremblements de terre, Atanur, sa femme et leur fils se sont installés dans un des camps d’hébergement temporaires de la région de Hatay en Turquie. Ils vivent sous une tente.
Malgré la catastrophe, Atanur s’estime presque chanceux. « Heureusement, notre maison n’est pas devenue notre tombe. J’espère que nous déménagerons bientôt dans un conteneur, afin de ne plus subir les variations météorologiques et afin d’être plus en sécurité. » En effet, les conditions de vie dans les camps d’hébergement temporaires sont stressantes. Ils sont surpeuplés, ce qui entraine de mauvaises conditions d’hygiène. Dans le camp où Atanur s’est réfugié, plus de 200 personnes logent dans 85 tentes. Pour seulement… 4 douches. 2 pour les hommes et 2 pour les femmes. Les toilettes sont au nombre de 4 également. Habiter un conteneur serait donc déjà une amélioration de ses conditions de vie.
Une catastrophe d’une ampleur inimaginable
Plus de 215 000 maisons se sont effondrées ou doivent être démolies dans la seule province de Hatay. Et dans l’ensemble du pays, trois mois après le tremblement de terre, ce sont presque 2 millions de personnes qui, comme Atanur, ont besoin de retrouver un logement et dépendent toujours de l’aide internationale pour couvrir leurs besoins vitaux : accès à l’eau, à un abri et à la nourriture. Il est essentiel de leur apporter une aide ! Sinon, nous pourrions assister à une intensification de la crise alimentaire préexistante (2), des problèmes de santé et de santé mentale. Et ce, dans toute la région touchée par le tremblement de terre.
« Hatay est la province la plus touchée par les tremblements de terre. Elle abrite la ville d’Antakya (connue comme Antioche sous l’Antiquité) qui a déjà été frappée par plusieurs catastrophes au cours de ses 2400 ans d’histoire. Mais celle du 6 février prendra des années à surmonter si nous ne répondons pas à temps aux besoins encore importants des populations touchées. Les mois qui suivent une urgence sont en effet clés pour essayer de réduire au maximum les conséquences négatives d’une telle tragédie sur le long terme. Il ne faut donc pas oublier la zone et ces familles après l’urgence, au contraire ! », explique Jeanne Berger, responsable de programmes du pôle urgences chez l’association CARE France.
« Les mois qui suivent une urgence sont clés pour réduire au maximum les conséquences d’une telle tragédie sur le long terme. »
Malgré les abris précaires construits, malgré l’aide d’urgence apportée, il faudra des années pour que la Turquie et ses habitants se remettent de cette catastrophe. Un conteneur, c’est certes mieux qu’une tente ; mais on est loin des conditions de vie idéales et durables.
L’action de CARE pour aider les familles affectées par les séismes
Grâce à la mobilisation de nos donatrices et donateurs, l’ONG CARE a pu établir des actions :
De premier secours :
- Abris : nous avons établi des campements et des abris,
- Aide alimentaire : nous avons fourni une aide alimentaire en procurant de la nourriture,
- Aide sanitaire : nous avons construit des latrines et rendu possible l’accès à l’eau potable, ainsi que distribué des kits d’hygiène
Pour la reconstruction des populations sur le long terme :
- Abris : construction et renforcement des refuges utilisés par la population lors de catastrophes
- Aide alimentaire : formations agricoles et d’élevage,
- Développement économique : financement d’entreprises menées par des femmes
Au total, ce sont plus de 37 000 personnes qui ont bénéficié de la solidarité internationale à travers l’association CARE, en Turquie.
Mais au-delà de cette aide d’urgence, il est essentiel de soutenir ces personnes dans leur reconstruction sur le long terme. Et c’est dans ces moments-là que la solidarité internationale prend tout son sens !
Sources :
(1) Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 2023
(2) Arte, 2022
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