Le Yémen est déchiré par des violences depuis mars 2015. Les besoins humanitaires y sont les plus importants au monde. La situation y est désormais pire qu’au Soudan du Sud et en Syrie réuni. Voici le témoignage de trois femmes yéménites.
Une situation humanitaire catastrophique
« Au Yémen, 21,2 millions de personnes, soit plus 80% de la population, ont besoin d’une aide humanitaire et plus de 2,5 millions de personnes ont été déplacées.
La population souffre des pénuries en nourriture, en eau et en fuel. Des services essentiels, tel que l’accès à l’électricité, ne fonctionnent plus. Les attaques répétées contre les écoles ou les hôpitaux ont causé la mort de centaine de civils. C’est inacceptable.
Nous ne pouvons pas laisser le Yémen devenir la prochaine Syrie, avec un conflit dont on ne voit pas la fin et des millions de réfugiés. La communauté doit agir maintenant en soutenant financièrement l’apport d’une aide humanitaire et en encourageant une solution politique et pacifique au conflit. La situation humanitaire est dramatique et le conflit au Yémen pourrait menacer la stabilité de la région », alerte Violaine Gagnet, responsable des urgences de CARE France.
Katiba a perdu son fils et sa maison dans les violences
« Notre maison a été bombardée. Je n’ai pas réussi à sauver mon fils. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps.
Avec le reste de ma famille, nous avons fui vers un autre village. Nous avons été hébergés par des proches mais nous n’étions pas en sécurité », raconte Katiba alors que l’on entend des explosions et que des femmes et des enfants, effrayés, se mettent à courir.
« Je ne sais pas quoi faire mais je ne peux pas baisser les bras. Je dois protéger mes autres enfants. »
Nama’a et ses enfants luttent quotidiennement pour survivre
« Nous nous sommes beaucoup déplacés à la recherche d’un endroit sûr et d’une aide. Nous fabriquions des abris avec quelques toiles de plastiques que nous accrochions à des murs ou aux arbres.
Nos proches ne peuvent pas nous aider car ils n’ont pas non plus de quoi survivre. Nous n’avons rien à manger et pas d’argent. »
« Nous n’avons pas mangé depuis hier matin », raconte le fils ainé de Nama’a. « Parfois, nous ne mangeons qu’une fois par jour, d’autres fois nous n’avons rien du tout à manger. Le soir, je n'arrive pas à dormir parce que j'ai trop faim. »
« Nous avons toujours été pauvres mais nous arrivions à nous en sortir. Maintenant, je ne sais pas ce que nous allons devenir », s'inquiète Nama’a.
Sabah a fui quand les explosions se sont rapprochées de son village
« Je ne savais pas ce qui était en train de se passer. Mais le son des explosions était de plus en plus fort. J’ai couru avec mes enfants avant que les explosions ne touchent la maison.
Je ne sais pas quel avenir auront mes enfants. Je ne sais pas lire ni écrire et j’ai toujours rêvé que ma fille aille à l’école et soit éduquée.
Je veux que cette guerre se termine. Nous avons tellement peur des bombardements. Nous sommes fatigués de n’avoir nulle part où aller. »
L’action de CARE
CARE mène des actions d’urgence pour aider les populations au Yémen. CARE distribue de la nourriture, de l’eau et une aide sanitaire aux personnes déplacées les plus vulnérables dont les femmes et les filles. CARE soutient également les sources de revenue et les activités économiques des Yéménites.