Ce projet fait partie du programme d’adaptation au changement climatique appelé Where the Rain Falls, lancé en 2011 et toujours en cours au Bangladesh, en Thaïlande et en Inde. Au Bangladesh, il a pour objectif d’améliorer la résilience des communautés, particulièrement des femmes de 20 villages du district de Kurigram (5 villages de la phase précédentes et 15 nouveaux), face à la variabilité accrue de précipitations.
Contexte :
En 2015, le Bangladesh était le pays le plus vulnérable au changement climatique (Index de vulnérabilité Maplecroft) et son agriculture particulièrement touchée par le changement climatique.
L’une des principales observations de l’étude participative réalisée dans le cadre du projet Where the Rain Falls (WtRF) dans le district de Kurigram était que les précipitations ont globalement augmenté et que leur variabilité s’est accrue. Ainsi, les agriculteurs locaux rencontrer des difficultés à adapter leurs systèmes de production agricole. Cette observation est d’autant plus importante que l’agriculture pluviale est la principale activité économique des familles de cette région. Les variations des précipitations ont donc un impact direct sur la sécurité alimentaire et la production agricole des ménages de Kurigram.
En se basant sur le résultat de cette étude, une première phase de WtRF – projet d’adaptation à base communautaire (2014-2015) a été conçue afin d’améliorer la résilience des agriculteur.trice.s marginalisé.e.s grâce à la promotion de l’approche agricole SuPER (Sustainable, Productive, Equitable and Resilient).
Le projet a d’abord travaillé avec les agriculteur.trice.s pour les aider à évaluer en permanence leurs risques et leurs besoins d'adaptation face aux conditions climatiques variables. En se basant sur cette évaluation participative, le projet a mis en place une gamme d'interventions visant à promouvoir les pratiques agricoles adaptées au climat. Par exemple, les agriculteurs ont été accompagnés afin d’utiliser du fumier organique au lieu de produits chimiques pour rétablir la fertilité du sol et augmenter son humidité. Grâce à un partenariat avec des instituts de recherche nationaux, de nouvelles variétés de semences tolérantes aux inondations et à haut potentiel de rendement ont été testées et sélectionnées par les agriculteurs pour leur bonne performance. Pour assurer la durabilité de cette pratique, l'équipe a ensuite travaillé avec les autorités locales et les agriculteurs pour stocker les meilleures semences et s'assurer de leur disponibilité dans les années à venir. Ces nouvelles pratiques ont permis aux ménages d'accroître leurs revenus et d'obtenir une meilleure sécurité alimentaire. La phase I du projet a concerné 2500 agriculteurs de 5 villages. En incluant une approche de genre dans le projet, les femmes de Kurigram sont maintenant plus informées sur les pratiques agricoles et peuvent contribuer activement à la prise de décision et aux revenus de leurs ménages et de leurs communautés.
La première phase du projet a ainsi été couronnée succès et la deuxième phase vise à consolider ces résultats et répliquer l’approche dans 15 autres villages.
Objectifs :
Objectif général :
augmenter la résilience des communautés de Kurigram, particulièrement des femmes, face aux impacts de la variation croissante des précipitations grâce à la promotion de pratiques agricoles adaptées (SuPer Agricultre Approach) et de l’adaptation à base communautaire (ABC).
Objectifs spécifiques :
1. 20 communautés sont plus résilientes face au changement climatique
2. Les risques et changements climatiques sont mieux intégrés dans les politiques locales, régionales et nationales ainsi que dans les organisations de la société civile.
Activités :
- Renforcer la capacité des agriculteurs sélectionnés pour mettre à jour leur plan annuel d'adaptation aux changements climatiques (PACC) afin de prendre en compte les nouveaux risques et les résultats des activités précédentes. Les PACC consistent à planifier des activités telles que des formations, des réunions d'apprentissage, des visites de villages et fermes, des parcelles de démonstration, etc. Leur mise à jour peut impliquer la diversification des moyens de subsistance par exemple.
- Former et mobiliser les agents de vulgarisation ainsi que les autorités locales pour concevoir et assurer le suivi des stratégies d'adaptation locale.
- Organiser des consultations, auprès des parties prenantes et des membres des communautés ciblées, sur les vulnérabilités climatiques existantes, les modèles de culture et les pratiques d'adaptation.
- Accompagner techniquement les agriculteur.trice.s sur la mise en œuvre des « nouvelles » pratiques agricoles : continuer à tester de nouvelles semences et pratiques (par exemple, l'utilisation du compost) dans les parcelles de démonstration.
- Organiser les écoles de pratiques agricoles.
- Organiser des réunions régulières et améliorer l'échange d'informations entre les services de vulgarisation et les agriculteur.trice.s.
- Organiser des sessions de sensibilisation sur le changement climatique en présence de facilitateurs membres des autorités locales.
- Former des femmes sur l’information agricole pour qu’elle puisse être le relai des agents agricoles des autorités locales auprès des communautés.
- Plaider pour l’inclusion des agriculteur.trices.s à capacités réduites dans les écoles agricoles afin de prioriser leurs besoins.
- Concevoir des plans de réduction des risques de catastrophe / de préparation aux catastrophes au niveau communautaire.
- Développer une identité visuelle pour le projet ainsi que des études de cas sur les bonnes pratiques du projet dans les 3 pays (Inde, Thaïlande, Bangladesh).
- Organiser et participer à un événement d’apprentissage du projet Where The Rain Falls avec les équipes des projets en Inde et en Thaïlande.